Les deux niveaux de cette maison mitoyenne du début des sixties, située en banlieue est de Paris, ont été complètement repensés et dotés d’une extension largement vitrée pour répondre aux attentes d’un couple de quadragénaires et de ses deux enfants.
Jusqu’ici, le rez-de-chaussée, sombre, était un endroit de passage bien plus qu’un espace de vie. Il comportait une entrée, une chambre, un garage et une zone buanderie-atelier-stockage. Repensé de fond en comble, ce niveau est désormais pleinement habité. Il accueille une suite parentale pensée comme celle d’un hôtel, avec une chambre prolongée par une salle d’eau puis un bureau, le tout communiquant par des portes à galandage. Redessiné, le couloir qui longe cette suite est devenu utile : il abrite de nombreux placards et penderies, dessert une buanderie agrandie et mène désormais au vaste jardin arrière. Une porte-fenêtre remplace en effet le mur qui clôturait le couloir, maintenant baigné par la clarté naturelle.
Au 1er étage, un profond travail structurel a été mené de façon à rationaliser l’espace. Deux chambres de taille équivalente (reliées, comme au rez-de-chaussée, par une salle d’eau et un WC séparé) sont venues remplacer les deux précédentes pièces de couchage (dont une qui mesurait moins de 9 m²). Le repositionnement des chambres a permis de dégager un espace séjour régulier, presque carré, prolongé par une cuisine en alcôve. L’ancienne terrasse de presque 10 m² a été remplacée par une extension de 15 m² agrémentée d’une longue bande vitrée, comme un bow-window contemporain en forme de L. Pour réussir à créer cette façade en verre de 8 m de long sans aucun poteau, tout un système de consoles (poutres) en béton a dû être installé dans le prolongement de l’ancien toit. Le nouveau bow-window épuré dialogue avec l’architecture années 1960. Il offre une vue panoramique sur le jardin, y compris latéralement, et surmonte une terrasse en rez-de-jardin, qu’il abrite des aléas météorologiques. Cette façade étant exposée sud-ouest, un brise-soleil en lames orientables de pin Douglas protège les fenêtres ouvrantes du bow-window ; l’autre moitié du vitrage est constitué d’une baie fixe.
Tandis qu’à l’extérieur, un nouvel enduit lisse contraste avec la pierre meulière qui orne le bas des façades, à l’intérieur les murs blancs souhaités par les propriétaires sont réchauffés par un béton ciré ocre. Il couvre l’essentiel du sol au rez-de-chaussée. Dans la salle d’eau parentale aux murs et sol gris clair, il vient en rappel dans des niches. Le principe est identique dans la salle d’eau du 1er étage. Ce béton ocre doré marque aussi les seuils des chambres et souligne le sol de la cuisine. Une peinture de la même teinte fait ressortir la nouvelle bibliothèque et la partie haute de la banquette en médium sur mesure qui court dorénavant tout le long du bow-window. Alliée à un parquet original fait de larges lattes de pin Douglas aux teintes rosées, cette couleur ocre, marquante, confère à la maison un caractère contemporain sans pour autant céder à un effet de mode.
